Cycle menstruel féminin

Alors qu'est-ce donc ce cycle menstruel ?

Ce fameux cycle menstruel, qu’on a étudié en SVT mais dont on a tout oublié, ou presque. Un petit récapitulatif permet de mieux comprendre ce que nous les femmes ressentons déjà au fond de nous. 

La description ci-dessous concerne les femmes qui ne prennent ni de pilule ni de traitement hormonal. Sans rentrer dans les spécificités de chacun, il faut retenir ici que ces outils bloquent l’ovulation pour éviter une grossesse ou pour éviter la production d'hormones qui nourrissent le développement de certaines pathologies (et je ne dis pas que c'est la solution !)

Le cycle menstruel commence donc au premier jour des règles et termine la veille du premier jour des suivantes. On peut le définir comme le cycle de préparation du corps féminin à la fécondation et existe de la puberté à la ménopause. Ce cycle est orchestré par différentes hormones et différentes glandes endocrines (glandes qui sécrètent des hormones) :

L’hypothalamus, zone du système nerveux central qui fait le pont entre le système nerveux autonome et le système nerveux endocrinien, va secrétée une hormone la GnRH (Hormone de libération des gonadotrophines hypophysaires). En réponse à cette GnRH, l’hypophyse, autre glande neuroendocrine, reliée à l’hypothalamus, va secrétée deux hormones : la FSH (Hormone de stimulation folliculaire) et la LH (Hormone lutéinisante) lesquelles vont orchestrer, selon les phases du cycle, la production par les ovaires des hormones sexuelles féminines, estrogènes et progestérone, les plus connues !

Source photo : dansmaculotte.com

 

Voyons maintenant les phases du cycle. Tout commence par …

Les règles,

Fin du cycle précédent et premier jour du nouveau cycle. Celles-ci durent entre 2 et 7 jours.

Pendant les règles, on sait déjà que du « sang » coule. Enfin pas tout à fait du sang, mais plutôt un flux menstruel constitué de fragments de l’endomètre (muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus), un peu de sang effectivement, différentes cellules, de l’ARN, des anticorps, du liquide lymphatique et des nutriments : glucides, protéines, vitamines, magnésium …

En effet, tout au long du cycle, cet endomètre s’est épaissit et gorgé de nutriments pour accueillir un éventuel embryon. Or, en l’absence de fécondation, cet endomètre desquame, ce sont les règles.

A cette période du cycle, pendant les règles donc, on observe une chute brutale des taux d’hormones et de la température du corps. Cette chute hormonale est parfois (souvent même) liée à une baisse plus ou moins significative de l’humeur chez les femmes (tristesse mais aussi irritabilité…).

On entre ensuite dans la phase folliculaire.

Phase folliculaire,

Qui s’étend de la fin des règles à l’ovulation. En effet, comme les taux d’hormones sont au plus bas, l’hypothalamus et l’hypophyse, les glandes situées dans le cerveau et décrites ci-dessus, vont comprendre qu’il faut relancer la machine. Elles vont alors sécréter l’hormone FSH qui va réveiller les ovaires : allez hop hop on se remet au boulot.

Là concrètement, ce sont les follicules déjà présents dans les ovaires (sont même là depuis toujours, avant même la naissance, puisqu’ils se forment pendant la vie intra-utérine), qui vont être stimulés et grossir en produisant des œstrogènes. Ces follicules sont alors en compétition les uns avec les autres pour savoir lequel sera le plus gros pour devenir « le follicule dominant ».

Petite précision ici : Il faut comprendre qu’une présélection des follicules est déjà opérée 3 ou 4 mois avant. Donc quand on travaille pour réguler un cycle, apaiser des douleurs, ou encore sur des problèmes de conception, il faut bien garder en tête ce délai. En effet, la qualité du cycle dépend d’une production adéquate d’estrogènes et de progestérone donc faut un follicule dominant de qualité, donc une pré-sélection adéquate. C’est pourquoi on travaille souvent sur trois mois sur les questions de cycle).

Revenons-en au follicule dominant, qui va continuer sa maturation en se mettant à secréter encore plus d’œstrogènes. Il devient une vraie centrale hormonale.

Pendant ce temps, sous l’influence des œstrogènes, l’endomètre se développe et s’épaissit (l’utérus prépare son nid !), le col de l’utérus se dilate un peu et la glaire cervicale (sécrétion vaginale, parfois confondue avec des pertes blanches) se modifie peu à peu pour faciliter le passage des spermatozoïdes.

A ce stade, notre concentration sanguine en estrogènes est donc élevée. Ce qui entraine une diminution de la sécrétion de la FSH qui a compris qu’il y avait déjà assez d’œstrogènes en circulation, mais un emballement de la LH par rétrocontrôle positif. En gros, on appelle ça le pic hormonal de LH.

Et là bam, c’est l’ovulation !

Ovulation,

C’est en effet ce pic hormonal de LH qui dans les 36 à 48 heures va déclencher l’ovulation en expulsant l’ovocyte du follicule dominant devenu mûr et donc de l’ovaire. L’ovocyte se dirigeant alors vers une trompe pour espérer y être fécondé ultérieurement par un spermatozoïde.

La glaire cervicale est alors très fertile (cette « perte blanche » est donc précieuse), la muqueuse vaginale est gonflée, le col de l’utérus est très ouvert. Tout est là pour faciliter la fécondation !

On entre ensuite dans la phase lutéale, dite prémenstruelle.

Phase lutéale - prémenstruelle,

Après l’ovulation, l’enveloppe du follicule dominant restée vide dans l’ovaire (on l’appelle le corps jaune) va sécréter de la progestérone et en plus petite quantité des œstrogènes.

Cette élévation de concentration en progestérone va permettre d’enrichir encore plus la vascularisation de la zone pour permettre à l’endomètre de se gorger d’éléments nutritifs et de s’épaissir encore plus. La glaire cervicale disparait. Le col de l’utérus se referme. Les seins sont aussi irrigués, de nouvelles glandes mammaires sont créées. La température basale est élevée. L’utérus continue donc de préparer son nid.

Et là deux options : fécondation ou règles.

Règles, 

Finalement, si l’ovocyte n’est pas fécondé par un spermatozoïde, il va dégénérer et le corps jaune aussi. La sécrétion d’hormones diminue et comme l’endomètre n’est plus piloté par la progestérone et les œstrogènes qui ont entrainé son développement, il va se détacher et desquamer. Ce sont les règles.

Le col de l’utérus est alors légèrement ouvert pour laisser passer le flux menstruel. Quant aux glandes mammaires, elles se réduisent et s’assèchent. La température du corps chute aussi, et l’humeur avec !

L’hypophyse et l’hypothalamus vont alors détecter qu’il n’y a plus assez d’œstrogènes, et vont donc provoquer à nouveau la FSH et la LH. Et nous voilà de retour à la case départ, la fin du cycle et le début du nouveau.

Et s’il y a eu fécondation ?

Une autre hormone sera diffusée par l’embryon puis par le placenta en développement, la gonadotrophine chorionique humaine (HCG). L’hormone qu’une femme fait doser pour savoir si elle est enceinte. Cette hormone, maintient les fonctions du corps jaune et la sécrétion de progestérone et d’estrogènes. Il n’y a donc pas de chute hormonale, pas de nouveau cycle menstruel, mais une grossesse.

Voilà, ça c’était la base d’un cycle quand tout se passe bien. Ce cycle varie en fonction des moments de la vie d’une femme et est très sensible à l’hygiène de vie, au stress, à la qualité du sommeil … Au cours de sa vie la femme aura des cycles plus ou moins longs, des règles plus ou moins abondantes, plus ou moins douloureuses et ce sans même qu’il y ait une pathologie associée.

En outre, on l’a évoqué brièvement, la femme connaitra différents ressentis physiques tout au long du cycle (pertes vaginales, température du corps, poitrine qui gonfle et dégonfle…) mais aussi psycho-émotionnels, ce qui est lié aux variations hormonales décrites. En effet, si certains ressentis physiques et psycho-émotionnels sont normaux, lorsque cela devient trop gênant pour la femme, voir clairement douloureux ou handicapant, il faut consulter (médecin puis naturopathe et psychologue ou thérapeute du féminin spécialisés).

Par exemple : 

  • Poitrine légèrement gonflée avant les règles, petite rétention d'eau, digestion un peu ralentie, faim augmentée, baisse d'énergie, petite tristesse, irritabilité : c'est lié à la sensibilité aux variations hormonales et c'est normal si ce n'est pas inconfortable.
  • Poitrine très gonflée et douloureuse, grosse baisse d'énergie, rétention d'eau, ballonnements, digestion en vrac, compulsions alimentaires, douleurs articulaires, migraines, acné, tristesse, anxiété, déprime, insomnies, difficultés à se concentrer de 2 jours à 2 semaines avant les règles : possible syndrome prémenstruel (SPM). Il est conseillé de consulter.
  • Douleurs +++, angoisses, dépression, sentiment de perte de contrôle, et éventuelles pensées suicidaires ... revenant à chaque cycle, de 1 à 2 semaines avant les règles : possible trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) : il faut consulter ! 

 

Sources de l'article :

  • Ma formation sur l'accompagnement de la femme de la puberté à la ménopause avec Althea Provence formations.

Livres :

  • Dr Emmanuelle Lecornet-Sokol et Caroline Balma-Chaminadour, Et si c'était hormonal, février 2019.
  • Marie-Pénélope Pérès et Sarah-Maria LEBLANC, Sagesse et pouvoir du cycle féminin, juin 2017.

Sites Internet et pages Instagram :

  • Kiffe ton cycle ! 
  • Dans ma culotte !
  • SPM ta mère !
  • Association TDPM France.
  • Tdpmetmoi !