Douleurs pelviennes

Introduction (douleurs pelviennes et périnéales)

Si l’exposé en image fait un peu catalogue de pathologies bien différentes les unes les autres, celles-ci peuvent toutefois avoir un point commun : l’existence de contractures musculaires au niveau des muscles du périnée (on parle alors d’hypertonie périnéale ou encore de périnée hypertonique) et/ou des muscles du bassin (piriforme, obturateur interne, muscle fessier glutéal et psoas) voir d’un syndrome myofascial.

Le syndrome myofascial est un ensemble de symptômes d’origine musculaire qui va s’exprimer par des douleurs à la palpation de points gâchettes (trigger points) ou à l’activation de certains muscles. On parle de douleur locale au niveau de la contracture musculaire ou de douleur référée quand celle-ci est plus diffuse mais à partir d’un muscle spécifique de départ.

Causes contractures musculaires (périnée et bassin)

C’est le cas, par exemple, en post-partum, en cas d’hypothyroïdie, en cas de pratique sportive excessive ou inadaptée, de traumatismes corporels ou émotionnels, mais aussi tout simplement à cause des douleurs chroniques qui nous amènent à modifier notre posture, à nous tendre et nous crisper (normal quand on souffre).

Ces contractures musculaires et/ou ce syndrome myofascial, s’ils existent, doivent être pris en charge en parallèle du traitement médical et d’une éventuelle chirurgie ou embolisation.

Douleurs neuropathiques

Pour ne rien arranger, ces contractures musculaires peuvent entrainer des douleurs neuropathiques. Un muscle qui se spasme (comme une crampe) devient dur, épais et douloureux, irritant alors les éléments du voisinage comme les nerfs du périnée et bassin.
 
Exemple : la contracture du muscle piriforme et/ou du muscle obturateur interne peut irriter le nerf pudendal entrainant des douleurs sur ses territoires (anus, vulve, clitoris) ou le nerf sciatique (avec sciatique de la fesse) ou encore le nerf clunéal (douleur ischions, pli de l’aine, haut de cuisse).
 
A terme, ces douleurs chroniques peuvent conduire à une hypersensibilisation des tissus qui va aggraver le ressenti de la douleur.
 

=> Cette compréhension, après une errance de plusieurs années, a permis de soulager mes douleurs fessières neuro, dont sciatalgie, qui n’étaient pas liées à une lésion mais à des contractures musculaires.

Que faire ?

  • En parler à son/sa médecin,
  • Faire si besoin de la rééducation périnéale en kiné (annuaires IPPP ou AFRePP),
  • Consulter en ostéopathie chez un.e professionnel.le formé.e à l’uro-gynécologie,
  • Essayer la sophrologie pour aider au relâchement des tensions émotionnelles qui peuvent conduire à des tensions musculaires,
  • Consulter si besoin en sexothérapie.

Concrètement en kiné et en ostéo l’idée sera d’obtenir le relâchement musculaire via :

  • des massages des trigger points,
  • des massages par voie vaginale ou rectale (kiné),
  • du biofeedback négatif pour le périnée (kiné),
  • des mobilisations neuromusculaires (étirement post-isométrique ou myotensif et positionnement en raccourcissement),
  • un travail postural,
  • des exercices de respiration pour mobiliser et détendre le diaphragme (muscle respiratoire qui travaille en synergie avec le périnée), pour gérer les pressions abdominales et activer le retour veineux (diaphragme pompe veineuse),
  • des exercices de relaxation.

L’idée sera ensuite de renforcer les muscles (notamment ceux stabilisateurs du bassin dont sangle abdominale et fessiers) pour les rendre plus fonctionnels et protéger les tissus autour via du renforcement musculaire adapté à sa pathologie, du yoga adapté (pas souvent le cas) ou du pilates (mais sans contracter volontairement le périnée toute la séance si hypertonie) etc.

Et à la maison en autonomie ?

(après avis médical et rééducation périnéale)

  • tout ce qui aide à vous détendre,
  • auto-massage du périnée,
  • massage du diaphragme,
  • massages avec une balle trigger point,
  • respiration hypopressive,
  • respiration abdominale allongé.e,
  • cohérence cardiaque ou soupir pour la détente,
  • étirements sans forcer en respirant bien.

Si syndrome de congestion pelvienne, tout est dans livre !

Et en naturopathie ?

Privilégier une alimentation équilibrée (glucides, protéines et graisses) et anti-inflammatoire (riche en fruits, légumes, et en acides gras Oméga 3, cuisson douce à la vapeur, avec moins de produits industriels hypergras et hypersucrés) et si besoin pauvre en histamine (cas particulier avec suivi médical).

Des compléments alimentaires (après avis médical) qui peuvent soulager les douleurs neuro-musculaires : en premier lieu la vitamine D (carence associée aux douleurs chroniques, qu’elles soient articulaires, musculaires, neuropathiques ou osseuses) et le magnésium (relaxant musculaire et nerveux).

Voir mon article sur les nutriments indispensables quand douleurs chroniques.

Et enfin les huiles essentielles en massage. Il existe différentes recettes pouvant aider à la détente musculaire. Qu’on se le dise, cela ne fera pas partir la contracture musculaire mais cela pourra soulager la douleur. Pour ne citer qu’un mélange avec une action neuromusculaire : huile essentielle de camomille romaine dans de l’huile végétale de millepertuis ou d’arnica (recette sur ma page Instagram) en massage de la zone concernée si accessible. Bien vérifier les éventuelles contre-indications avant utilisation et jamais sur les muqueuses ou en massage interne. 

Deux ouvrages de références

Chantal Fabre- Clergue : Anatomie simplifiée du périnée féminin

Martine Grimaldi : Le périnée féminin douloureux